Interprète(s) : Kygo et Parson James
Paroles originales : Kygo, Kyle Kelso, Michael Harwood, Marli Harwood et Ashton Parson
Tradaptation : Antoine Guillemain
La chanson parle d’une rupture amoureuse non violente, qui se déroule de façon majestueuse. Quelques vers posent clairement la situation : le couple avait tout pour lui mais son heure de gloire est révolue. Partout ailleurs, la chanson file la métaphore du théâtre et du jeu de comédien. D’un bout à l’autre, le personnage de la chanson, dont le sexe n’est pas précisé, assimile son couple à une pièce de théâtre touchant à sa fin : les lumières se rallument, la scène est couverte de roses fanées, il est temps de saluer le public, etc. Malgré cette fin tragique, la chanson n’a de cesse de rappeler que son couple était un succès : lui et son ancien amour, à qui il s’adresse, saluent sous les applaudissements du public, l’orchestre continue de jouer, la pièce était un chef-d’œuvre. La phrase-clé, « But at least we stole the show », qui signifie « Mais au moins, on a volé la vedette / le public n’avait d’yeux que pour nous » réaffirme cette idée que la relation récemment terminée était grandiose en son temps.
Le clip met en scène deux extra-terrestres (un homme et un femme) en combinaison spatiale qui s’incrustent dans une soirée et dansent de façon si singulière qu’ils volent la vedette et attirent tous les regards des invités. Lorsqu’une brigade fait irruption pour les neutraliser, ils se mettent à léviter et quittent le lieu ensemble par le toit de la résidence qu’ils transpercent. On peut penser que la figure de l’extra-terrestre symbolise la singularité du couple, et on constate que, tout comme dans les paroles de la chanson, les deux amants « crèvent le plafond » et « quittent la scène » de façon remarquée.
Premier couplet :
Le personnage de la chanson s’adresse à son (ancien) amour qu’il appelle affectueusement « darling » et lui demande de rallumer les lumières. Il est ensuite question de regarder le générique de fin qui défile, puis de pleurs. Enfin, le personnage dit à son ancien amour qu’ils jouent à guichets fermés (= le théâtre est plein, ils ont fait salle comble).
On comprend dès ce premier couplet que la chanson file la métaphore du théâtre et qu’il est question d’une fin, mais aussi d’un succès.
Pré-refrain n°1 :
Le premier vers de ce pré-refrain n’est pas très clair, d’autant qu’un mot est incompréhensible dans les paroles. Il est question de héros et de traîtres. Si notre interprétation « (There’s) no heroes (that) villains want to blame » est correcte, il est dit que les traîtres ne veulent plus blâmer les héros. Puis, que la scène est recouverte de roses fanées, et que l’excitation (= celle ressentie par les comédiens, ou par le public) n’est plus là. Bref : tous les éléments caractéristiques du théâtre (les personnages de la pièce, l’émotion, l’amour témoigné par le public) ont disparu ou ont perdu de leur éclat. L’image des roses fanées peut bien sûr également symboliser la dissolution de l’amour du couple.
Le personnage de la chanson dit ensuite que leur début, à lui et son (ancien) amour, était un tableau de maître, mais qu’au final le spectacle, pour eux, ne peut pas continuer.
Ainsi, le pré-refrain explicite la métaphore en posant assez clairement le lien entre l’image du théâtre et la relation qui unit les deux personnages : leur couple était grandiose, comparable à une excellente pièce de théâtre, mais il touche à sa fin.
Refrain :
Le premier vers du refrain clarifie encore davantage la situation : le personnage dit qu’avant, lui et son (ancien) amour avaient tout pour eux. On a donc la confirmation que leur relation était parfaite mais qu’elle n’est plus ce qu’elle était. Le reste du refrain file de nouveau la métaphore du théâtre : le moment de saluer est venu ; le personnage dit à son ancien amour d’attendre les applaudissements, puis de saluer la foule, de tirer avec lui son ultime révérence. L’impression qui se dégage de ces paroles est double : certes, c’est la fin du spectacle (= de leur relation), mais celui-ci se termine de façon majestueuse, sous les applaudissements (« applause ») d’un public nombreux (« crowd »), et les deux ex-amants ont la possibilité d’y mettre fin sans rupture brutale mais, au contraire, dans les règles de l’art. Notons que dans l’expression « curtain call » (utilisée en anglais pour désigner le moment où les comédiens retournent une dernière fois sur scène pour saluer en réponse aux applaudissements), le mot « curtain » signifie « rideau » : on se représente le rideau qui s’ouvre de nouveau avant de se refermer définitivement.
Les derniers vers réaffirment cette idée : le moment est venu pour eux de s’en aller, mais au moins, ils ont su voler la vedette, tous les regards étaient braqués sur eux (comprendre : leur relation était intense, attirait tous les regards, leur couple était au-dessus de tous les autres, ils ont eu leur heure de gloire, etc.).
Second couplet :
Le personnage interpelle de nouveau affectueusement son ancien amour. Le deuxième vers possède un double sens : « we are sold out » peut signifier que leur couple est brisé, qu’il n’a plus d’avenir, mais aussi que le théâtre affiche complet. On retrouve donc ici la double idée d’une relation qui tire à sa fin mais qui a connu un grand succès. De même, aux vers 3 et 4, il est question de baisers qui s’estompent, qui s’évanouissent, mais malgré cela l’orchestre continue de jouer. Enfin, le personnage dit que lui et son ancien amour sont en train de pleurer, et donc que le velours (= le rideau) peut bien tomber (= qu’il vaut mieux mettre fin à leur relation).
Pré-refrain n°2 :
Le second pré-refrain est identique au premier à l’exception du cinquième vers « Our lines we read so perfectly », où le personnage dit que lui et son ancien amour ont lu leurs répliques à la perfection. Comprendre : lorsqu’ils étaient en couple, ils s’accordaient parfaitement, leur relation était parfaite.