Interprète(s) : OMI
Paroles originales : Omar Samuel Pasley, Clifton Dillon, Mark Bradford et Ryan Dillon
Tradaptation : Antoine Guillemain
Les mots en gras font partie de la terminologie de la tradaptation de chansons. Vous pouvez consulter leur définition dans notre glossaire.
- Commentons d’abord notre traduction du terme « cheerleader ». L’emploi de « pom-pom girl » nous a paru inapproprié puisque l’homme utilise simplement ce terme pour évoquer les qualités de guide et de soutien moral que possède la femme (voir Ce que la chanson veut dire). Nous avons opté pour « reine de cœur », ainsi que pour l’expression « chaud au cœur » au second vers du refrain, en raison des similitudes sonores que présentent ces expressions avec l’original « cheerleader », et avons ainsi tenté de rendre le sens musical. Par ailleurs, le mot « cœur » est très chantable. Le terme « reine » nous a simplement été inspiré par le terme « queen » du premier couplet et peut se justifier par le fait que l’homme lui-même décrit la femme comme sa « reine ». On peut donc dire que nous avons traduit ici cette idée présente dans le premier couplet, par compensation par endroit. En outre, « toujours chaud au cœur » permet de traduire assez clairement l’idée véhiculée par « cheerleader » : une « cheerleader », c’est une femme qui « cheer », qui acclame, qui réchauffe, qui soutient. Enfin, le mot « need » étant chanté sur deux syllabes (voir : mélisme), la juxtaposition du mot « chaud » et du mot « au », plutôt que de créer un hiatus, s’est révélée ici particulièrement pratique.
- D’une manière générale, il nous semble avoir multiplié les périphrases décrivant la femme, sans doute dans le but de décliner la multiplicité des sens évoqués par « cheerleader » et ainsi d’expliciter de différentes manières le sens textuel de ce mot-clé. Nous l’avons fait surtout dans le premier couplet, qui sert à poser la situation, et qui, déjà dans l’original, présente lui-même des analogies avec le vocabulaire du « cheerleading » à travers les termes « motivation », « strong » et « in my corner ». Ainsi, nous avons écrit « Elle est là pour me soutenir / Toujours là pour m’applaudir » en place de « She is always in my corner / Right there when I want her » (l’idée présente dans ces deux vers étant déjà traduite par « Elle est là » et « Toujours là », de toute façon). L'expression « mon équilibre » (vers 1) est lui aussi une manière de traduire l’un des aspects évoqués par le mot « cheerleader » (= la femme constitue une sorte de guide pour l’homme). « Mon carburant » est, en quelque sorte, une modulation pour « When I need motivation », et « Une fille de choc » pour « She stays strong » – par ailleurs, le mot « fille » sert à préciser qu’il s’agit d’une femme, puisque le terme « queen » de l’original indique le sexe de la personne en question.
- Les accents musicaux, et donc les appuis pris par le chanteur, nous ont semblé particulièrement marqués. Ainsi, à de nombreux endroits, nous avons dû renoncer à placer des voyelles difficilement étirables ou des consonnes peu chantables. Par exemple, dans « Do I make you feel like cheating? », « make » est accentué et chanté sur une note plus élevée, nous n’avons donc pas souhaité placer ici le mot « tu » comme nous l’avions fait dans les deux vers précédents, en raison du caractère fermé du son voyelle /y/ contenu dans ce mot. De même, le mot « tromper » nous a paru bien trop peu chantable pour être retenu.
Nous pourrions citer de nombreux autres exemples. En voici un deuxième : dans « She walks like a model » (couplet 2), les deux premiers mots sont plutôt scandés et le mot « walk » est particulièrement accentué, de sorte que le mot « marche » s’est révélé trop peu chantable à cet endroit en raison de la succession des consonnes « r » et « ch ».
Enfin, notons que des mots a priori « transparents » tels que « motivation » nous ont paru ne pas fonctionner en français en raison de leur schéma accentuel, différent d’une langue à l’autre. En effet, si, en anglais, l’accent tonique naturel du mot « motivation » correspond parfaitement au temps fort musical, en français il aurait été étrange d’accentuer « -va » dans « motivation ». (Remarquons cependant que c’est aussi le cas pour les termes « passion » et « affection » dans le dernier couplet, que nous avons pourtant utilisés. En l’occurrence, nous avons privilégié le sens textuel, la rime et le besoin de recréer le son /ʃən/, qui occupe une place cruciale dans l’original et nous a semblé participer du sens musical des paroles).
- Dans le deuxième couplet, nous n’avons pas trouvé de jeu de mots qui contienne également une référence culturelle pour compenser « I’m the wizard of love » (probablement un clin d’œil à « the wizard of Oz », le magicien d’Oz). Nous avons préféré conserver la métaphore du génie de la lampe, ainsi que la rime (« enchante » / « lampe »), et jouer autour du vocabulaire de la sorcellerie. « Je t’ensorcelle je t’enchante » découle bien sûr de « And I’ve got the magic wand », qui nous a semblé signifier que l’homme lui aussi détient un certain pouvoir magique sur l’élue de son cœur.