Interprète(s) : Jacques Brel
Paroles : Jacques Brel
Interprète(s) : Dusty Springfield (1967), Shirley Bassey (1967), Frank Sinatra (1969), Ray Charles (1974), etc.
Paroles : Rod McKuen
(Transcription à partir de la version de Shirley Bassey)
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s’oublier
Qui s’enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
À savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
À coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Moi je t’offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu’après ma mort
Pour couvrir ton corps
D’or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je t’inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leur cœur s’embraser
Je te raconterai
L’histoire de ce roi
Mort de n’avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l’ancien volcan
Qu’on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu’un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu’un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s’épousent-ils pas ?
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je n’vais plus pleurer
Je n’vais plus parler
Je me cacherai là
À te regarder
Danser et sourire
Et à t’écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L’ombre de ton ombre
L’ombre de ta main
L’ombre de ton chien
Mais
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
If you go away
On this summer day
Then you might as well
Take the sun away
All the birds that flew
In the summer sky
When our love was new
And our hearts were high
When the day was young
And the night was long
And the moon stood still
For the night-bird’s song
If you go away
If you go away
If you go away
But if you stay
I’ll make you a day
Like no day has been
Or will be again
We’ll sail on the sun
We’ll ride on the rain
We’ll talk to the trees
And worship the wind
Then if you go
I’ll understand
Leave me just enough love
To hold in my hand
If you go away
If you go away
If you go away
If you go away
As I know you will
You must tell the world
To stop turning till
You return again
If you ever do
For what good is love
Without loving you?
Can I tell you now
As you turn to go
I’ll be dying slowly
Till the next hello
If you go away
If you go away
If you go away
But if you stay
I’ll make you a night
Like no night has been
Or will be again
Will sail on your smile
Will ride on your touch
I’ll talk to your eyes
That I love so much
But if you go
I won’t cry
Though the ‘good’ is gone
From the word ‘goodbye’
If you go away
If you go away
If you go away
If you go away
As I know you must
There’ll be nothing left
In the world to trust
Just an empty room
Full of empty space
Like the empty look
I see on your face
I’d have been the shadow
Of your dog
If I thought it might have kept me
By your side
If you go away
If you go away
If you go away
Les deux versions sont très similaires dans leur sens textuel comme dans leur facture : une personne tente de dissuader une autre de la quitter. Dans la version anglaise, cependant, le départ semble plus probable que dans la version originale de Jacques Brel, puisque la phrase-clé "If you go away" envisage ce départ comme possible ("Si tu pars..."), là où Jacques Brel utilise l'impératif "Ne me quitte pas". La version anglaise poursuit d'ailleurs : "As I know you will" / "As I know you must" ("Comme je sais que tu vas/dois le faire"). Dans les deux versions, le personnage énumère une foule de choses qu'il est prêt à faire pour retenir l'autre, puisant notamment dans le champ lexical des éléments naturels, mais la version anglaise a davantage recours à des clichés du genre tels que le ciel, le vent, les oiseaux, le soleil, même si les verbes auxquels sont associés ces termes en font un usage original et poétique qui reflète le ton de la version originale. Les métaphores utilisées diffèrent cependant dans le détail (ce qui nous a conduits a classer la version anglaise comme une "adaptation"), à l'exception notable de "l'ombre de ton chien" : l'idée est retenue dans "I'd have been the shadow of your dog". Peut-être le parolier, Rod McKuen, aura-t-il trouvé l'expression tellement saisissante qu'il se sera senti obligé de la conserver ?